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6 clés pour comprendre la méditation de pleine conscience


La méditation de pleine conscience est à la mode. On en entend parler sur les réseaux sociaux, elle nous est vendue comme une solution à bien des maux : le stress du quotidien, les maux de ventre, le burn-out, le mauvais sommeil, la malbouffe… On nous dit que c’est facile, accessible à tous et puis des vidéos alambiquées nous découragent de nous lancer. C’est sûrement pour ceux qui ont déjà cheminé, les éveillés, les yogis. Alors on laisse tomber. Une autre fois, je m’y mettrai une autre fois. Là, j’ai mieux à faire que méditer. Dans cet article, je vous propose de me suivre dans ma propre découverte de la méditation de pleine conscience : comment, pourquoi ? Peut-être voudrez-vous finalement cheminer avec moi ?

Trouver un contexte d’apprentissage favorable

La méditation de pleine conscience s’apprend, se teste, s’améliore. Il me semble important de trouver le lieu et l’enseignant qui fait sens pour vous et vous portera. J'ai d'abord suivi le programme MBSR des huit semaines, puis j'ai fait une retraite au Village des pruniers en Dordogne, la première fois seule. Une épreuve majeure dans ma vie m'avait conduite là-bas. Mon objectif était de trouver la paix au milieu du chaos que je traversais. Quelle que soit la raison pour laquelle vous vous y rendez, elle est juste, bonne et suffisante. J'ai trouvé lors de ce séjour ce pour quoi j'étais venue : la paix, le calme.


J'ai été frappée par l'ambiance qui régnait là bas, faite de silence, de bienveillance calme. Marcher, manger, faire la vaisselle, nettoyer le sol en pleine conscience me conduisait à ne plus subir le quotidien comme une corvée. Les actes réalisés jadis automatiquement devenaient une succession de gestes conscients : « J'arrose les graines de gratitude et de compassion pour moi ». J'ai très vite ressenti un apaisement, un réconfort. Dans un premier temps, c’est bien l’extérieur, l’environnement qui m'offrait l'opportunité de revenir en moi. Cette bulle de calme me ramenait naturellement à l'intérieur pour trouver la ressource et comprendre le sens de la vie. De ma vie. Tout est là ! Ici et maintenant.

Savoir ce qu’on peut attendre de la pleine conscience


Oui, la pleine conscience est la solution.

Mais non, elle n’est pas une technique facile à suivre en 5 étapes, vendue avec bonheur garanti à la clé promis juré, satisfait ou remboursé.


La méditation permet de voir ce qui se passe en nous quand nous interagissons avec les autres, avec le monde. La pleine conscience ou pleine présence n'est pas une religion, n'est pas dogmatique. Elle est évoquée dans le bouddhisme et utilisée par le psychiatre Jon Kabat- Zinn dans un programme de 8 semaines de réduction du stress. Elle est alors appelée MBSR : Mindfulness-based stress reduction. En effet, elle peut aider à vaincre plusieurs pathologies comme l'anxiété et les douleurs chroniques. Sa variante la MBCT est une thérapie cognitive qui est une alliée précieuse dans le traitement de la dépression.


La méditation de pleine conscience est une méthode de plus en plus utilisée dans les hôpitaux, les prisons, les écoles ou encore les entreprises. Elle améliore nos relations et favorise l'accès à une communication consciente, non-violente. Son immense avantage est évidemment que l’on peut pratiquer n'importe où et n'importe quand !

Arrêter la course du temps pour vivre l'instant présent


Arrêtez tout, nous avons trouvé mieux qu’une machine à remonter le temps ! La pleine présence arrête le temps puisqu’il s'agit d'être là au moment présent. Quelle expérience incroyable de découvrir ses sens en éveil, de vivre pleinement chaque geste, chaque émotion, chaque sensation. À la lumière de la pleine conscience, mon quotidien se transforme. Je n’existe que dans le moment présent, le reste n’est qu’illusion. Or, nous avons tous tendance à nous projeter dans un futur filtré par les blessures du passé. Les pensées s’accumulent, s’enchaînent. À peine commencé, déjà à l’étape d’après.


Entraîné par le flot des pensées, notre mental fabrique nos journées. Le temps file, à toute vitesse, nous ne le maîtrisons plus, nous sommes débordés. Plus le temps de rien, nous perdons contact avec la réalité. Les semaines défilent dans notre tête, nous pensons sans cesse à la suite, anticipons, prévoyons… En pilotage automatique ! Le temps passe vertigineusement ! Quand je reviens dans l'instant présent, je me connecte avec la sensation que tout se pose, enfin ! Ça se calme. Je me calme. Oui, j'ai le pouvoir d'arrêter le temps, de le vivre pleinement. Je peux reprendre le contrôle sur ma vie de dingue, je peux décider consciemment de ralentir.

Prendre un coussin et se lancer : méditons !


Ok, c’est décidé je m’y mets. Mais comment ? Et que vais-je ressentir, que va t'il se passer ? Le corps posé en assise sur une chaise ou un coussin, confortablement installé, on ne fait rien. C’est parce que le corps est inactif qu'on peut prendre conscience du mental qui s'agite. C'est lui bien souvent qui est aux commandes, comme une sorte d'asservissement de notre être à une to-do list de plus en plus longue… Lors de la méditation Je suis traversée par plusieurs sentiments :


  • Sensation de perdre mon temps : ces 5 minutes qui ne me suffisaient pas à achever une tâche du quotidien deviennent à présent interminables dans cette assise

  • Je suis brassée par des pensées trop nombreuses, noyée par mon mental

  • Je me sens épuisée

  • Je suis éprouvée, je veux reprendre mes activités, c'est trop difficile et incertain


La solution est la progressivité. Je commence par 5 minutes et puis j'augmente la durée. Je prends le temps d’apprivoiser ce moment si riche, si simple et si dur à la fois. Pourquoi se presser ? Il n’y a aucun autre objectif que celui qui me fait du bien. Je peux aussi passer par le yoga qui a pour but de préparer le corps à la posture de l'assise, à la méditation. C'est un entraînement quotidien pour se déconditionner, tel un sportif de haut niveau. Il faut une certaine dose de rigueur et d'envie pour être, plutôt que faire. Promis, le jeu en vaut la chandelle.

Méditer pour profiter de sa vie


Nos enfants sont des maîtres en matière de pleine conscience. Je regarde ma fille de 3 ans et je m’aperçois que son monde est le présent, rien d'autre n'existe. Elle se construit et se reconstruit à chaque seconde, toujours dans l'instant. Isabelle Filliozat clôture son livre « J'ai tout essayé » par cette idée. Les parents sont toujours pressés : que l'enfant soit propre, qu'il fasse ses nuits, qu'il soit plus autonome, moins colérique, plus indépendant. Et puis un jour, l'enfant grandit et il s'en va. On se dit bien souvent que c'est passé trop vite, qu'on n’a rien vu, on regarde les photos le cœur gros.Profitez, ça passe trop vite ! Profiter, oui, mais comment ?


J'ai deux grandes filles, j'ai raté beaucoup de moments précieux avec elles. Je me suis laissée submergée par des épreuves qui me rendaient moins disponible et je regrette ce temps que je n'aurai plus. Comment faire pour profiter quand nos vies quotidiennes sont si exigeantes, si violentes ? Quand il faut rembourser le crédit, payer les études, s'offrir des vacances, gérer au quotidien les courses, le ménage, les devoirs, le travail, comment profiter de cet aller simple pour une vie en pointillé ?


Quand je médite, quelque chose de plus doux se pose. L'ambiance change, je ressens moins d'angoisse. J'ai fait la paix avec moi-même mais rien n'est acquis et je m'entraîne chaque jour. J’accepte de me laisser embarquer par la vie car je sais que je peux, à n’importe quel moment, reprendre le contrôle avec souplesse et confiance. La pleine conscience renforce, apporte maîtrise et clairvoyance.

Prendre le temps d’être vivant


Il me faut du temps pour pratiquer ce nouveau rythme et ouvrir mon regard, pour sentir l'émotion me traverser, la voir, la nommer et la ranger. Ça ne prendra pas plus de temps, ce sera juste plus vivant ! Je veux ce temps pour reprendre ma souveraineté, me positionner. On change évidemment, on s'assume et on s'affirme. On retrouve la vue, on se voit, on ne se raconte plus d'histoires, on est lucide ! Ce temps je l'ai puisque j'ai la vie ! Je vais l'employer à vivre pleinement chaque seconde, sentir chaque inspiration et chaque expiration, à devenir consciente de ma condition D'ÊTRE VIVANT. Mon corps, l'art, la création, l'esprit, la conscience, sont les outils nécessaires aux déconditionnements. Ils me permettent d'expérimenter ce chemin de la pleine présence. Les moments sans conscience deviennent de plus en plus brefs, la tendance s'inverse progressivement.


Je suis professeure de yoga et j’utilise la pleine conscience à la fois dans ma vie quotidienne et dans mes cours. Elle m’aide à avoir une écoute active, à accompagner l’autre en pleine présence. Je développe cet état de témoin neutre pour être la plus juste, la plus à l'écoute possible. J'enseigne à la lumière de la pleine conscience. C’est ça la magie de l’instant présent.


"Aujourd'hui est un cadeau c'est pourquoi je le nomme présent "

Pour aller plus loin : La sérénité de l’instant, Thich Nath Hanh



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